Platica Olmos traducción al Francés

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1) Mon fils, mon enfant [cōzcatl, quetzalli : bijou, plume], tu es [yōli, tlācati : naître], tu es arrivé sur terre, sur la terre de Notre Seigneur, tu as été formé, créé, mis au monde par Dieu grâce auquel on vit. Et nous t’avons regardé [ixco, icpac : dessus, au sommet] nous qui sommes ta mère, ton père, et tes tantes, tes oncles, ceux de ta famille t’ont regardé, ont aussi pleuré, ont été pris de compassion à ton égard lorsque tu es venu au monde [yōli, tlācati : naître].

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1) Mon fils, mon enfant [cōzcatl, quetzalli : bijou, plume], tu es [yōli, tlācati : naître], tu es arrivé sur terre, sur la terre de Notre Seigneur, tu as été formé, créé, mis au monde par Dieu grâce auquel on vit. Et nous t’avons regardé [ixco, icpac : dessus, au sommet] nous qui sommes ta mère, ton père, et tes tantes, tes oncles, ceux de ta famille t’ont regardé, ont aussi pleuré, ont été pris de compassion à ton égard lorsque tu es venu au monde [yōli, tlācati : naître].

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2) Et maintenant tu as pris quelque peu d’expérience, de maturité, tu as grandi, forci, comme un petit oiseau tu te mets à donner des coups de bec, tu te mets en quelque sorte à sortir de ta coquille, te voilà en quelque sorte tout juste à demi vêtu, voilà qu’en quelque sorte apparaissent tout juste ta queue, tes ailes, en quelque sorte tu te mets à remuer tes mains, tes pieds, ta tête, comme si tu t’efforçais de voleter.

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2) Et maintenant tu as pris quelque peu d’expérience, de maturité, tu as grandi, forci, comme un petit oiseau tu te mets à donner des coups de bec, tu te mets en quelque sorte à sortir de ta coquille, te voilà en quelque sorte tout juste à demi vêtu, voilà qu’en quelque sorte apparaissent tout juste ta queue, tes ailes, en quelque sorte tu te mets à remuer tes mains, tes pieds, ta tête, comme si tu t’efforçais de voleter.

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3) Et si telle est la volonté de celui grâce à qui l’on vit, peut-être un jour, peut-être deux, jouirons-nous de toi, jouirons-nous d’un enfant [cōzcatl, quetzalli : bijou, plume], grâce à Notre Seigneur peut-être resteras-tu, vivras-tu sur la terre : prends paisiblement, tranquillement de la taille, de la maturité, ne pars pas inconsidérément, ne t’en va pas inconsidérément. Introduis-toi plutôt auprès de Notre Seigneur, afin qu’il te soit secourable. Et puisse celui qui sait, puisse-t-il encore t’éprouver, te mesurer, il est dieu, il est souverain, il a une puissance bienveillante [mācochê, tepotzê : avoir une (large) encolure, de (larges) épaules] ; c’est Dieu qui est ta véritable mère, ton véritable père, qui prend soin de toi, qui t’aime beaucoup plus que nous, ta mère, ton père ne t’aimons. Car c’est lui qui a dit, qui a conçu, qui a fait en sorte que tu naisses [yōli, tlācati : naître]. Veille à ne pas l’oublier de tout le jour, de toute la nuit. Passe ton temps à l’appeler, à le prier, à soupirer, à être inquiet. Ne t’adonne pas tranquillement au sommeil, au repos. Que ton âme, que ton ton cœur se donnent entièrement à Notre Seigneur car il est ton père, il t’a fait. Pour l’amour (qu’il te manifeste), sers-le avec attachement, afin qu’il te fasse du bien, afin que son cœur te laisse (des présents), afin qu’il t’accorde ses dons, des faveurs [ilhuīlli, màcēhualli : récompense], les moyens de ton existence [ìca, nemi], afin que tu puisses exister [ìca, nemi : être debout, vivre/aller], afin que tu ne te mettes pas en perdition [mixtitlan, tlayohualtitlan : nuages, obscurité].

0 4

4) Et partout tu passeras en face d’une image de Notre Seigneur, ou de ses saints ("chers"), ou d’une croix, tu lui montreras du respect, devant elle tu t’inclineras, ou tu feras une génuflexion. Et si c’est devant le corps même de Notre Seigneur Jésus-Christ, le Saint-Sacrement, que tu passes, à plus forte raison tu le prieras de tout ton cœur, c’est ton dieu, ton seigneur, ton sauveur, ton père bien-aimé. Tu respecteras aussi le nom de Jésus-Christ, et pour ses fêtes tu t’arrangeras comme il faut.

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4) Et partout tu passeras en face d’une image de Notre Seigneur, ou de ses saints ("chers"), ou d’une croix, tu lui montreras du respect, devant elle tu t’inclineras, ou tu feras une génuflexion. Et si c’est devant le corps même de Notre Seigneur Jésus-Christ, le Saint-Sacrement, que tu passes, à plus forte raison tu le prieras de tout ton cœur, c’est ton dieu, ton seigneur, ton sauveur, ton père bien-aimé. Tu respecteras aussi le nom de Jésus-Christ, et pour ses fêtes tu t’arrangeras comme il faut.

0 5

5) Et tu salueras ses créatures qu’elles soient, en n’importe quel lieu. Tu iras à la rencontre des nobles, des gouverneurs et des supérieurs, des prêtres, et des gens âgés [huêhuetzin, ilamatzin : vieil homme, vieille femme], et des pauvres [icnōtlācatl, nēntlācatl : orphelin, homme vain] qui n’ont ni plaisir, ni joie. C’est de la manière dont on les salue que tu les salueras : tu ne les salueras pas étourdiment, (mais) avec de belles paroles ; tu ne te comporteras pas comme un muet. Si tu agis bien ainsi, tu en seras considéré, loué, complimenté.

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5) Et tu salueras ses créatures qu’elles soient, en n’importe quel lieu. Tu iras à la rencontre des nobles, des gouverneurs et des supérieurs, des prêtres, et des gens âgés [huêhuetzin, ilamatzin : vieil homme, vieille femme], et des pauvres [icnōtlācatl, nēntlācatl : orphelin, homme vain] qui n’ont ni plaisir, ni joie. C’est de la manière dont on les salue que tu les salueras : tu ne les salueras pas étourdiment, (mais) avec de belles paroles ; tu ne te comporteras pas comme un muet. Si tu agis bien ainsi, tu en seras considéré, loué, complimenté.

0 6

6) Et sois affectueux, reconnaissant, poli, craintif, respectueux, obéissant devant ta mère, ton père, fais-leur ce que veut leur cœur : ils le méritent [ca ilhuil, ca īmàcēhual : c’est leur mérite, leur récompense], cela leur est dû. Ils ont droit à être servis, obéis, considérés. De sorte qu’il ne pourra pas exister [ìca, nemi : être debout, vivre/aller], celui qui n’écoutera pas, qui ne voudra pas servir, qui traitera sans considération sa mère, son père, en leur manquant d’égards [īxco, icpac nemi : vivre dessus, au sommet] ; celui-là, son nom c’est : enfant dépravé. Et aussi, évite de te comporter inconsidérément, de passer ton temps à courir inconsidérément dans tous les sens, d’intervenir sans cesse de façon importune [tēīxpan, tēnāhuac : devant les gens, à côté des gens]. Conduis-toi paisiblement [zan īhuiyān, zan īcemel : doucement, tranquillement], c’est cela qui est bien [cualli, yēctli : bon, juste]. Sois humble, soumis, réservé, effacé.

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6) Et sois affectueux, reconnaissant, poli, craintif, respectueux, obéissant devant ta mère, ton père, fais-leur ce que veut leur cœur : ils le méritent [ca ilhuil, ca īmàcēhual : c’est leur mérite, leur récompense], cela leur est dû. Ils ont droit à être servis, obéis, considérés. De sorte qu’il ne pourra pas exister [ìca, nemi : être debout, vivre/aller], celui qui n’écoutera pas, qui ne voudra pas servir, qui traitera sans considération sa mère, son père, en leur manquant d’égards [īxco, icpac nemi : vivre dessus, au sommet] ; celui-là, son nom c’est : enfant dépravé. Et aussi, évite de te comporter inconsidérément, de passer ton temps à courir inconsidérément dans tous les sens, d’intervenir sans cesse de façon importune [tēīxpan, tēnāhuac : devant les gens, à côté des gens]. Conduis-toi paisiblement [zan īhuiyān, zan īcemel : doucement, tranquillement], c’est cela qui est bien [cualli, yēctli : bon, juste]. Sois humble, soumis, réservé, effacé.

0 7

7) Et sache t’adresser aux autres, sache les prier, les considérer, les respecter, leur obéir, les aimer : c’est ainsi que tu existeras [ìca, nemi : être debout, vivre/aller]. Ne suis pas le chemin, les traces [òtli, xopechtli : chemin, fondement] de celui qui passe son temps et sa vie à s’enivrer, qui crache dans ses mains, qui se frotte les mains en maniant le bâton à feu, qui tourne (et retourne sans cesse) les choses [īquechtlan, īmāc : sur sa poitrine et dans ses mains], qui se ceint les reins [motzinilpia, moqueztlailpia : se ceindre les reins], qui se suspend en l’air, qui entonne des airs barbares, qui crie, qui hurle, qui a l’air ivre pour avoir pris des drogues [mīxītl, tlāpātl : plantes hallucinogènes], du pulque, des champignons, qui ne sait plus ce qu’il fait, qui prend précipitamment une pierre ou un bâton (et) qui en menace, qui s’apprête à en frapper sa mère, son père, qui ne les regarde plus en face, qui ne fait que tourner et se retourner, se tortiller (comme un enfant), qui ne les craint plus,qui n’a plus de considération pour eux, qui ne fait que hurler, crier à tord et à travers, qui ne prend plus le droit chemin [īquīzayān in quīza, īnemiyān in nemi, ītaczayān in tlacza : (qui ne va plus) passer il doit passer, marcher il doit marcher, mettre le pied il doit le mettre], qui n’a plus de discernement [aocmo ōmpa īxê, aocmo ōmpa nacacê : (qui n’a plus) les yeux, les oreilles (là il faut)], qui a les yeux et le cœur en mauvaise condition, qui ne profère plus les chants, les discours [cuīcatl, tlàtōlli : chant, parole], qui ne pousse plus de cris quand il doit le faire, qui ne profère plus de discours quand il doit le faire, qui ne suit plus le (bon) chemin [òtli, xopechtli : chemin, fondement], qui n’écoute plus les bonnes paroles qui sont celles qu’il faut proférer, dire [ēhua, ìtoa : lever, dire], qui ne fait plus qu’aller et venir, sauter, s’introduire de ci de inconsidérément, qui ne se promène plus que les cheveux en désordre, couvert d’ordure, qui ne se lève ni ne se couche plus tranquillement [īhuiyān, īcemel : doucement, tranquillement], qui ne fait plus en quelque sorte que s’agiter comme un insensé [tōchtli, mazātl : lapin, cerf], qui a l’ivresse dans le crâne et l’obscurité dans les yeux, qui ne va plus vers les endroits il pourrait être arrêté, courbé à terre, qui ne fait qu’échapper aux mains des autres, que s’arracher aux mains des autres (et) que sauter (ou) donner des coups de pieds (pour en sortir), qu’on ne peut plus arrêter, qu’on ne peut plus saisir, qu’on ne peut plus courber à terre, qui ne fait que heurter les gens, se jeter contre eux, les heurter [motzotzona, mohuītequi : se frapper de la main, se battre], qui ne fait que grogner brusquement contre les gens, que les mordre brusquement.

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8) Et celui qui a fâché Notre Seigneur, qui lui a été hostile, celui-là ne tendra plus la main il doit la tendre, ne tombera plus il doit tomber, ne pénétrera plus il doit pénétrer, ne mourra plus au moment il doit mourir. Il ira se fourrer dans quelque piège [tzohuaztli, mecatl], il ira à sa perte [ātlauhtli, tepēxitl : fondrière, précipice], il méritera le châtiment [tetl, cuahuitl : pierre, bâton], il se débattra dans les difficultés [zacatlâ, cuauhtlâ : dans le champ de paille, la forêt] et y deviendra la pâture des bêtes sauvages [tzopilōtl, coyōtl : vautour, coyote], il ira se jeter du haut du mur ou de la maison d’un autre, et y deviendra la pâture des chiens. Car personne n’a fait de lui un insensé [tōchtli, mazātl : lapin, cerf], c’est lui-même qui s’est rendu ainsi, qui a accompli le mal, des choses vicieuses, folles. Et c’est de son propre mouvement qu’il s’est saoulé et drogué, qu’il a pris l’allure d’un insensé [mochocholtia, mocuācuauhtia : se faire des pieds et des bois (de cerf)], qu’il est devenu insensé [tōchti, mazāti : devenir lapin, cerf], qu’il a rencontré le chemin de l’insensé [tōchtli, mazātl : lapin, cerf], et la plaine rase, qu’il est entré dans les difficultés [zacatlâ, cuauhtlâ : dans le champ de paille, la forêt], qu’il s’est lui-même mis dans la souillure [āxīxtli, cuitlatl : urine, excréments], lui qui de son propre mouvement s’est mis dans une impasse [xomōlli, caltechtli : coin, mur], qui s’est effondré, qui s’est déréglé. C’est tout seul qu’il est allé à sa perte [ātōyātl, tepēxitl : rivière, précipice] : personne ne sera fâché à son sujet.

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9) Et aussi, ne ris pas, ne te gausse pas, ne te moque pas du vieillard, de la vieille femme, ou du malade, de l’homme à la bouche tordue, de l’aveugle, du borgne, ou du bec-de-lièvre, ou du manchot, de celui à la main tordue ou coupée, ou du perclus, de celui qui a le pied coupé, ou qui traîne les mains ou les pieds, ou du muet, du sourd, ou du simple d’esprit, ou de celui qui a quelque infirmité, ou de celui-là qui souffre dans le péché, ou qui a fauté en ta présence, quelle que soit sa faute. Tout cela je te le mentionne : en aucun cas tu n’en riras, tu ne t’en gausseras, tu ne t’en amuseras, tu ne les railleras ; tu ne les brocarderas pas, tu ne leur feras pas honte, tu ne les traiteras pas avec répugnance, avec dégoût, avec mépris. Tu ne manifesteras à ce sujet que compréhension, qu’égards, qu’inquiétude, que crainte, que pleurs, que compassion. Tu n’y verras que raisons de t’humilier, de t’incliner devant Notre Seigneur, afin qu’il ne t’arrive pas la même chose qui leur est arrivée, si tu en riais, si tu t’en amusais, si tu les méprisais. Et quand éventuellement tu en viendras plus encore à souffrir, à faire la rencontre des choses douloureuses, effrayantes, inquiétantes, accablantes, est-ce seulement alors que tu le regretteras, que tu en seras confus ? Est-ce seulement alors que tu diras rétrospectivement : Hélas oui, c’est bien vrai ce qu’avaient dit, ce dont m’avaient averti ma mère, mon père : si seulement j’avais écouté, si seulement j’avais saisi leurs paroles, si seulement je n’avais pas raillé les autres, si seulement je n’avais pas méprisé les créatures de Dieu ! Si seulement je les avais aimés, si seulement je les avais secourus, si seulement j’en avais eu pitié, si seulement je les avais considérés avec bienveillance, si seulement je les avais consolés, de sorte qu’il ne me soit pas arrivé des choses comme celles qui maintenant m’arrivent, moi qui suis venu à la rencontre, au contact de la douleur, du tourment, de l’affliction, moi à qui Notre Seigneur tend des piège, qu’il prend dans ses contraintes [tzohuaztli, mecatl : lacet, corde] [tzītzicāztli : orties], dans son châtiment [tetl, cuahuitl : pierre, bâton]. Il m’a attrapé, il m’a capturé : aller ? me cacher ? Quand tu parleras de cette façon, lorsque tu ne seras peut-être plus déraisonnable, peut-être Notre Seigneur t’aura-t-il donné une forme semblable à celle des gens dont auparavant tu riais, tu te moquais.

0 10

10) Et tu ne tromperas pas les autres, tu ne les traiteras pas avec dégoût [chìcha, āxīxa : cracher, uriner], tu ne te laveras pas les mains au-dessus d’eux. Et tu ne leur donneras pas à manger, avec le repas, ou à boire, avec la boisson, quelque chose qui serait mauvais. La terre, les cendres, la boue, tu ne les prépareras pas pour eux, et ce qui n’est pas mangeable, tu ne le leur donneras pas à manger, ce qui n’est pas buvable, tu ne le leur donneras pas à boire, afin de ne pas pécher contre Notre Seigneur, de ne pas lui désobéir [ītzontlan, īcuātlan yauh, lit. aller sous ses cheveux, sa tête] : car la créature de Dieu est tout à fait digne de respect. Et si tu trompes les autres, tu mèneras une vie indigne, tu vivras [quīza : passer] sur terre avec des punitions [chīlli, pōctli : piment, fumée] : quand tu mourras, ce sera dans la souillure [āxīxtli, cuitlatl : urine, excréments], dans la déchéance [motēn, monenepil tictotopotza : avoir les lèvres et la langue rongée]. Et si tu respectes les créatures de Dieu, tu mourras paisiblement [īhuiyān, īcemel : doucement, tranquillement]. Et conduis-toi paisiblement [īhuiyān, īcemel : doucement, tranquillement], ne fais rien sans réflexion [īxtomāhua : les yeux gonflés], ne va pas comme un insensé [ìcica, lit. hors d’haleine]. En aucune occasion tu n’iras te heurter [tzotzona, huītequi : frapper de la main, battre] au vieillard [huêhuetzin, ilamatzin : vieil homme, vieille femme], ou au malade, ou à l’enfant, afin que cela ne se retourne pas contre toi ; ou bien s’il y a en quelque occasion quelque chose de fait, de dit, de mentionné, afin que tu n’amènes pas les autres au renoncement ou à l’échec, que tu ne les rendes pas malheureux par ton manque de prudence.

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10) Et tu ne tromperas pas les autres, tu ne les traiteras pas avec dégoût [chìcha, āxīxa : cracher, uriner], tu ne te laveras pas les mains au-dessus d’eux. Et tu ne leur donneras pas à manger, avec le repas, ou à boire, avec la boisson, quelque chose qui serait mauvais. La terre, les cendres, la boue, tu ne les prépareras pas pour eux, et ce qui n’est pas mangeable, tu ne le leur donneras pas à manger, ce qui n’est pas buvable, tu ne le leur donneras pas à boire, afin de ne pas pécher contre Notre Seigneur, de ne pas lui désobéir [ītzontlan, īcuātlan yauh, lit. aller sous ses cheveux, sa tête] : car la créature de Dieu est tout à fait digne de respect. Et si tu trompes les autres, tu mèneras une vie indigne, tu vivras [quīza : passer] sur terre avec des punitions [chīlli, pōctli : piment, fumée] : quand tu mourras, ce sera dans la souillure [āxīxtli, cuitlatl : urine, excréments], dans la déchéance [motēn, monenepil tictotopotza : avoir les lèvres et la langue rongée]. Et si tu respectes les créatures de Dieu, tu mourras paisiblement [īhuiyān, īcemel : doucement, tranquillement]. Et conduis-toi paisiblement [īhuiyān, īcemel : doucement, tranquillement], ne fais rien sans réflexion [īxtomāhua : les yeux gonflés], ne va pas comme un insensé [ìcica, lit. hors d’haleine]. En aucune occasion tu n’iras te heurter [tzotzona, huītequi : frapper de la main, battre] au vieillard [huêhuetzin, ilamatzin : vieil homme, vieille femme], ou au malade, ou à l’enfant, afin que cela ne se retourne pas contre toi ; ou bien s’il y a en quelque occasion quelque chose de fait, de dit, de mentionné, afin que tu n’amènes pas les autres au renoncement ou à l’échec, que tu ne les rendes pas malheureux par ton manque de prudence.

0 11

11) Et en aucune occasion ne blesse les autres à la tête, en aucune occasion ne les bouscule, ne les frappe, tu te mettrais ainsi dans la souillure [āxīxtli, cuitlatl : urine, excréments]. Et en aucune occasion ne parle à tort et à travers, ne parle avant les autres, afin de ne pas couper la parole, de ne pas troubler, de ne pas faire oublier les belles paroles qui servent à s’entretenir. Et s’ils parlent inexactement, toi tu feras bien attention si tu veux corriger ceux qui sont des anciens, des seigneurs. Si ce n’est pas à toi à parler, tu n’ajouteras pas ton discours, ton avis, tu garderas ta réserve. Et même si c’est à toi de parler, ou si l’on t’interroge, tu ne parleras que correctement : tu ne mentiras sur rien, tu ne médiras de personne. ; tu seras prudent dans tes réponses, tu ne parleras ni ne répondras comme un fou, comme un vaniteux : tu mettras de la noblesse dans tes paroles, pour être estimé.

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11) Et en aucune occasion ne blesse les autres à la tête, en aucune occasion ne les bouscule, ne les frappe, tu te mettrais ainsi dans la souillure [āxīxtli, cuitlatl : urine, excréments]. Et en aucune occasion ne parle à tort et à travers, ne parle avant les autres, afin de ne pas couper la parole, de ne pas troubler, de ne pas faire oublier les belles paroles qui servent à s’entretenir. Et s’ils parlent inexactement, toi tu feras bien attention si tu veux corriger ceux qui sont des anciens, des seigneurs. Si ce n’est pas à toi à parler, tu n’ajouteras pas ton discours, ton avis, tu garderas ta réserve. Et même si c’est à toi de parler, ou si l’on t’interroge, tu ne parleras que correctement : tu ne mentiras sur rien, tu ne médiras de personne. ; tu seras prudent dans tes réponses, tu ne parleras ni ne répondras comme un fou, comme un vaniteux : tu mettras de la noblesse dans tes paroles, pour être estimé.

0 12

12) Et garde-toi des propos plaisants ou moqueurs, ce n’est pas bien [cualli, yēctli : bon, juste], ils entraînent au mal, ils rendent méchant, ils ne sont pas conformes à la droiture, ils jettent les gens, les font se précipiter dans leur perte [ātōyātl, tepēxitl : rivière, précipice], dans les pièges [tzohuaztli, mecatl : lacet, corde], ils leur font mériter le châtiment [tetl, cuahuitl : pierre, bâton].

0 13

13) Et garde-toi du marché, n’y séjourne pas, et ne t’arrête pas, ne demeure pas sur le mauvais chemin [ātl, ótli : eau, chemin], se trouve, circule le principal moyen qu’a le démon pour s’emparer des gens [tēī, tēcuā : boire, manger les gens] : la femme d’autrui, le serviteur d’autrui, le bien d’autrui, la richesse d’autrui.

0 14

14) Et ne cherche pas toujours, ne désire pas, ne convoite pas toujours les soins corporels. ne te coiffe pas tout le temps, ne te regarde pas tout le temps dans le miroir, ne désire pas tout le temps de belles toilettes, c’est le moyen qu’a le démon pour attraper les hommes, pour les hypnotiser, c’est par qu’il chasse ses proies. Il est dissimulé quelque part dans tes atours, dans ta parure, c’est ainsi que le démon te fera aller à ta perte [ātōyātl, tepēxitl : rivière, précipice], qu’en quelque occasion il te heurtera, il te frappera avec la femme [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil] d’un autre.

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14) Et ne cherche pas toujours, ne désire pas, ne convoite pas toujours les soins corporels. ne te coiffe pas tout le temps, ne te regarde pas tout le temps dans le miroir, ne désire pas tout le temps de belles toilettes, c’est le moyen qu’a le démon pour attraper les hommes, pour les hypnotiser, c’est par qu’il chasse ses proies. Il est dissimulé quelque part dans tes atours, dans ta parure, c’est ainsi que le démon te fera aller à ta perte [ātōyātl, tepēxitl : rivière, précipice], qu’en quelque occasion il te heurtera, il te frappera avec la femme [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil] d’un autre.

0 15

15) Et afin de ne pas être pris pour un fou, quand tu suivras un chemin, tu ne regarderas pas de tous côtés, tu ne t’occuperas que du chemin. Tu n’iras pas en agitant les mains, en zigzagant sur le chemin, tu n’iras pas en agrippant le cou des gens, en attrapant les gens par la main, tu n’iras pas en te dévissant le cou, en faisant des plaisanteries, en suivant les gens des yeux, en dépassant tout le temps les gens, en te précipitant en première place sans y avoir été invité.

0 15

15) Et afin de ne pas être pris pour un fou, quand tu suivras un chemin, tu ne regarderas pas de tous côtés, tu ne t’occuperas que du chemin. Tu n’iras pas en agitant les mains, en zigzagant sur le chemin, tu n’iras pas en agrippant le cou des gens, en attrapant les gens par la main, tu n’iras pas en te dévissant le cou, en faisant des plaisanteries, en suivant les gens des yeux, en dépassant tout le temps les gens, en te précipitant en première place sans y avoir été invité.

0 16

16) Même si tu es convié à diriger les autres, peut-être cherche-t-on simplement à voir si tu es avisé : de sorte qu’il sera bien qu’encore une fois ou deux tu affirmes que ce n’est pas à toi de diriger. Et même si tu es supérieur aux autres, tu ne te mettras pas immédiatement à leur tête : tu te retiendras un temps, tu attendras un temps qu’on te laisse la place.

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17) Et dans les cas il faut sortir, ce n’est pas toi qui sortiras le premier : s’il y a des gens qui te sont supérieurs, ce sont eux qui sortiront d’abord ; ou s’il faut entrer quelque part, ce n’est pas toi qui entreras le premier : ce sont ceux qui sont supérieurs qui entreront d’abord. Ce sont eux aussi qui prendront la première place quand il faudra s’asseoir ; et quand il faudra se tenir debout, ce sont eux aussi qui resteront au premier rang. Et dans le cas ils ont à parler ce sont eux qui commenceront, tu ne te hâteras pas de passer devant eux, tu ne leur prendra pas inconsidérément leur première place si tu n’as pas été choisi par Notre Seigneur, si ce n’est pas conformément à sa parole [tēntli : bouche] que tu agis, tu commettras une faute, et quand tu seras vu par les gens d’ici-bas qui sont avisés, bien élevés, bien éduqués, ils te feront honte, ils te tiendront à l’écart. Ce sont eux aussi qui mangeront et boiront les premiers et toi, tu n’aspireras pas à la première place pour boire et pour manger : bien plutôt, tu te contenteras de rechercher l’humilité et la modestie. Tout de suite, tu iras prendre un peu d’eau, tu nettoieras les mains des gens, tu leur laveras la bouche. Si tu es noble, ce n’est pas pour cela que tu abandonneras ta noblesse, ton rang, ta grandeur : ce n’est tout de même pas de la noblesse [chālchihuitl, teōxihuitl : jade, turquoise] que tu as plein les mains, ça ne s’éparpillera pas, c’est ainsi que l’on s’impose des épreuves s’il plaît à Dieu. Si en fin de compte tu reçois une petite quantité de ce qu’il te faut, tu ne le rejetteras pas avec colère ; ou si tu ne peux rien recevoir, ce n’est pas une raison pour que tu sois jaloux, pour que tu considères les autres avec haine, pour que tu rompes l’amitié : peut-être est-ce la volonté de celui par lequel on vit, peut-être par te met-il à l’épreuve. Et si tu es jaloux, si tu profères des jurons, tu ne pourras apparaître comme l’enfant bien-aimé de Notre Seigneur : peut-être y aurait-il eu pour toi quelque faveur qu’il t’aurait donné, c’est pourquoi en faisant cela tu pécheras contre lui, tu n’en retireras rien.

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17) Et dans les cas il faut sortir, ce n’est pas toi qui sortiras le premier : s’il y a des gens qui te sont supérieurs, ce sont eux qui sortiront d’abord ; ou s’il faut entrer quelque part, ce n’est pas toi qui entreras le premier : ce sont ceux qui sont supérieurs qui entreront d’abord. Ce sont eux aussi qui prendront la première place quand il faudra s’asseoir ; et quand il faudra se tenir debout, ce sont eux aussi qui resteront au premier rang. Et dans le cas ils ont à parler ce sont eux qui commenceront, tu ne te hâteras pas de passer devant eux, tu ne leur prendra pas inconsidérément leur première place si tu n’as pas été choisi par Notre Seigneur, si ce n’est pas conformément à sa parole [tēntli : bouche] que tu agis, tu commettras une faute, et quand tu seras vu par les gens d’ici-bas qui sont avisés, bien élevés, bien éduqués, ils te feront honte, ils te tiendront à l’écart. Ce sont eux aussi qui mangeront et boiront les premiers et toi, tu n’aspireras pas à la première place pour boire et pour manger : bien plutôt, tu te contenteras de rechercher l’humilité et la modestie. Tout de suite, tu iras prendre un peu d’eau, tu nettoieras les mains des gens, tu leur laveras la bouche. Si tu es noble, ce n’est pas pour cela que tu abandonneras ta noblesse, ton rang, ta grandeur : ce n’est tout de même pas de la noblesse [chālchihuitl, teōxihuitl : jade, turquoise] que tu as plein les mains, ça ne s’éparpillera pas, c’est ainsi que l’on s’impose des épreuves s’il plaît à Dieu. Si en fin de compte tu reçois une petite quantité de ce qu’il te faut, tu ne le rejetteras pas avec colère ; ou si tu ne peux rien recevoir, ce n’est pas une raison pour que tu sois jaloux, pour que tu considères les autres avec haine, pour que tu rompes l’amitié : peut-être est-ce la volonté de celui par lequel on vit, peut-être par te met-il à l’épreuve. Et si tu es jaloux, si tu profères des jurons, tu ne pourras apparaître comme l’enfant bien-aimé de Notre Seigneur : peut-être y aurait-il eu pour toi quelque faveur qu’il t’aurait donné, c’est pourquoi en faisant cela tu pécheras contre lui, tu n’en retireras rien.

0 18

18) Et évite de te préoccuper trop tôt des femmes [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil] : cela pervertit, cela avilit, cela salit, cela rend méchant. Ne fais pas de ton cœur ta mère, ton père ; ne prends pas pour mère, pour père la cendre répandue, la croisée des chemins, tu irais contre la volonté [ītzontlan, īcuātlan : sous les cheveux, la tête] de Notre Seigneur. Bien plutôt, accomplis ton service, ton travail devant lui, à côté de lui, tu es encore un tout petit enfant [ātzintli : goutte d’eau], un tout jeune enfant [tōtōtzintli, oiselet], un jeune enfant [xīlōtl, miyāhuatl : épi, panache de maïs] : toi qui es précieux [chālchihuitl, teōxihuitl : jade, turquoise], [quetzalli : plume caudale], ne vas pas toi-même t’abimer [tetezoa, huāhuazoa : écailler, écorcher]. La femme [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil] avance : le monde est plein de jeunes [celiya, itzmōlini : pousser, bourgeonner], [xīlōtl, miyāhuatl : épi, panache de maïs]. Ce n’est pas le moment d’inquiéter les gens, abrite-toi plutôt auprès de Notre Seigneur, remets-toi à sa sagesse. Il se peut que dans le futur [mōztla, huīptla : demain, après-demain] s’approchent, arrivent les épidémies [temoxtli, èecatl : bourrasque, vent], pour te prendre, pour s’emparer de toi. Si tu cherches un abri auprès d’une femme [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil], tu nous en feras part, à nous qui sommes tes parents [nāntli, tàtli : mère, père]. Tu ne te contenteras pas de t’y engager, de le dire en ton nom, tu as des parents [nāntli, tàtli : mère, père], tu es pris en charge, porté sur le dos.

0 18

18) Et évite de te préoccuper trop tôt des femmes [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil] : cela pervertit, cela avilit, cela salit, cela rend méchant. Ne fais pas de ton cœur ta mère, ton père ; ne prends pas pour mère, pour père la cendre répandue, la croisée des chemins, tu irais contre la volonté [ītzontlan, īcuātlan : sous les cheveux, la tête] de Notre Seigneur. Bien plutôt, accomplis ton service, ton travail devant lui, à côté de lui, tu es encore un tout petit enfant [ātzintli : goutte d’eau], un tout jeune enfant [tōtōtzintli, oiselet], un jeune enfant [xīlōtl, miyāhuatl : épi, panache de maïs] : toi qui es précieux [chālchihuitl, teōxihuitl : jade, turquoise], [quetzalli : plume caudale], ne vas pas toi-même t’abimer [tetezoa, huāhuazoa : écailler, écorcher]. La femme [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil] avance : le monde est plein de jeunes [celiya, itzmōlini : pousser, bourgeonner], [xīlōtl, miyāhuatl : épi, panache de maïs]. Ce n’est pas le moment d’inquiéter les gens, abrite-toi plutôt auprès de Notre Seigneur, remets-toi à sa sagesse. Il se peut que dans le futur [mōztla, huīptla : demain, après-demain] s’approchent, arrivent les épidémies [temoxtli, èecatl : bourrasque, vent], pour te prendre, pour s’emparer de toi. Si tu cherches un abri auprès d’une femme [cuēitl, huīpilli : jupe, huipil], tu nous en feras part, à nous qui sommes tes parents [nāntli, tàtli : mère, père]. Tu ne te contenteras pas de t’y engager, de le dire en ton nom, tu as des parents [nāntli, tàtli : mère, père], tu es pris en charge, porté sur le dos.

0 19

19)Et évite de fouiller dans les secrets [tōptli, petlacalli : coffre, caisse], [cōmitl, caxitl : pot, écuelle] des autres : tu y resterais, tu y passerais. Et ne joue pas à la pelote, ne joue pas aux jeux de hasard, ne t’attache pas aux plaisirs, tu y rencontrerais la peine et les ennuis. Peut-être qu’en quelque occasion parce que tu auras commis un vol, tu auras en fin de compte pour épreuve d’entendre crier contre toi dans les marchés : qui rendras-tu célèbre ? C’est bien à nous tes parents [nāntli, tàtli : mère, père], que tu feras honte devant les autres. Il vaut mieux, il est préférable que tu t’occupes des choses de la terre : travaille, coupe du bois, laboure, sème le nopal, sème le maguey : c’est cela que tu auras pour boire, pour manger, pour te vêtir, pour assurer ta subsistance, ta vie, ainsi on parlera de toi, on te mentionnera, ainsi tu seras reconnu par ta tante, par ton oncle, par ta famille. Peut-être un jour trouveras-tu femme [cuēitl, huīpilli ītech mopiloa : s’accrocher à la jupe, au huipil] : qu’aura-t-elle à boire, à manger ? Devra-t-elle absorber du vent ? Car nous soulageons, nous guérissons, nous les hommes [cuāuhtli, ōcelotl : aigle, jaguar]. peut-être naîtra-t-il [-xillampa -tozcatlampa huetzi : tomber du ventre, de la gorge de] un ou deux enfants [cōzcatl, quetzalli : bijou, plume], que boiront-ils, que mangeront-ils ?

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19)Et évite de fouiller dans les secrets [tōptli, petlacalli : coffre, caisse], [cōmitl, caxitl : pot, écuelle] des autres : tu y resterais, tu y passerais. Et ne joue pas à la pelote, ne joue pas aux jeux de hasard, ne t’attache pas aux plaisirs, tu y rencontrerais la peine et les ennuis. Peut-être qu’en quelque occasion parce que tu auras commis un vol, tu auras en fin de compte pour épreuve d’entendre crier contre toi dans les marchés : qui rendras-tu célèbre ? C’est bien à nous tes parents [nāntli, tàtli : mère, père], que tu feras honte devant les autres. Il vaut mieux, il est préférable que tu t’occupes des choses de la terre : travaille, coupe du bois, laboure, sème le nopal, sème le maguey : c’est cela que tu auras pour boire, pour manger, pour te vêtir, pour assurer ta subsistance, ta vie, ainsi on parlera de toi, on te mentionnera, ainsi tu seras reconnu par ta tante, par ton oncle, par ta famille. Peut-être un jour trouveras-tu femme [cuēitl, huīpilli ītech mopiloa : s’accrocher à la jupe, au huipil] : qu’aura-t-elle à boire, à manger ? Devra-t-elle absorber du vent ? Car nous soulageons, nous guérissons, nous les hommes [cuāuhtli, ōcelotl : aigle, jaguar]. peut-être naîtra-t-il [-xillampa -tozcatlampa huetzi : tomber du ventre, de la gorge de] un ou deux enfants [cōzcatl, quetzalli : bijou, plume], que boiront-ils, que mangeront-ils ?

0 20

20) Il est bien difficile de vivre sur cette terre : nous avons de la peine, nous avons de la difficulté, nous pauvres gens, qui n’y arrivons pas, qui ne nous en sortons pas, pour qui est imprévisible au moment des semailles ce qui pendra à nos têtes, ce qui pendra à nos cous, les quelques rares petits grains et petits filaments, et ce que nous boirons, ce que nous mangerons, notre dîner et notre déjeuner. La douleur et le tourment s’enflent et grossissent : cela a été difficile pour moi de t’élever, de te fortifier, pour que tu prennes de l’âge et de la taille. J’ai les bras et le dos à bout à force de donner en partage, de rechercher ce que tu as bu, ce que tu as mangé. Finalement j’ai suspendu sur toi quelques petits filaments ; de marché en marché, de commerce en commerce j’ai obtenu à grand peine un peu de bois, quelques grains de sel, quelques petits morceaux de piment. Et j’ai travaillé pour les autres, j’ai coupé du bois pour les autres, j’ai porté les fardeaux [tōpīlli, cacaxtli : bâton, crochet] des autres, de sorte que j’ai fait se détacher de leurs mains juste une petite poignée de mauvais maïs, juste quelques petits grains dont tu as eu besoin pour que ton corps pousse, se réchauffe quelque peu. Je ne t’ai pas abandonné, je ne t’ai pas négligé, pour toi j’ai souvent connu les pleurs et la compassion, je ne t’ai pas méprisé [xīxtli, cuitlatl tlālia : mettre dans le fumier, les excréments]. En aucun cas je n’ai saisi dans la réserve [tōptli, petlacalli : coffre, caisse], [cōmitl, caxitl : pot, écuelle] des autres de quoi t’élever, de quoi te fortifier. En fin de compte, les qualités d’homme [cuāuhtli, ōcelotl : aigle, jaguar] ont crû, ont grandi ; c’est en toute quiétude, en toute tranquillité que je partirai en te laissant en compagnie, en société.

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20) Il est bien difficile de vivre sur cette terre : nous avons de la peine, nous avons de la difficulté, nous pauvres gens, qui n’y arrivons pas, qui ne nous en sortons pas, pour qui est imprévisible au moment des semailles ce qui pendra à nos têtes, ce qui pendra à nos cous, les quelques rares petits grains et petits filaments, et ce que nous boirons, ce que nous mangerons, notre dîner et notre déjeuner. La douleur et le tourment s’enflent et grossissent : cela a été difficile pour moi de t’élever, de te fortifier, pour que tu prennes de l’âge et de la taille. J’ai les bras et le dos à bout à force de donner en partage, de rechercher ce que tu as bu, ce que tu as mangé. Finalement j’ai suspendu sur toi quelques petits filaments ; de marché en marché, de commerce en commerce j’ai obtenu à grand peine un peu de bois, quelques grains de sel, quelques petits morceaux de piment. Et j’ai travaillé pour les autres, j’ai coupé du bois pour les autres, j’ai porté les fardeaux [tōpīlli, cacaxtli : bâton, crochet] des autres, de sorte que j’ai fait se détacher de leurs mains juste une petite poignée de mauvais maïs, juste quelques petits grains dont tu as eu besoin pour que ton corps pousse, se réchauffe quelque peu. Je ne t’ai pas abandonné, je ne t’ai pas négligé, pour toi j’ai souvent connu les pleurs et la compassion, je ne t’ai pas méprisé [xīxtli, cuitlatl tlālia : mettre dans le fumier, les excréments]. En aucun cas je n’ai saisi dans la réserve [tōptli, petlacalli : coffre, caisse], [cōmitl, caxitl : pot, écuelle] des autres de quoi t’élever, de quoi te fortifier. En fin de compte, les qualités d’homme [cuāuhtli, ōcelotl : aigle, jaguar] ont crû, ont grandi ; c’est en toute quiétude, en toute tranquillité que je partirai en te laissant en compagnie, en société.

0 21

21) Et aussi, ne t’adonne pas à la médisance et à la calomnie [iztlactli, tēncualactli : salive, bave], cela n’est pas du domaine de ce qui est juste, de ce qui est bon [yēctli, cualli : juste, bon]. Par personne ne peut rester, vivre en société, cela entraîne, cela pousse les gens dans le mépris [axīxtli, cuitlatl : urine, excrément]. C’est bien mieux, c’est bien préférable si devant toi ont été dites, ont été proférées les belles paroles qu’il faut bien dire, qu’il faut bien proférer, qui sont irréprochables. Si tu les dis, tu ne les exagèreras pas, tu ne les grossiras pas ; si ce n’est pas conforme aux faits, tu ne les rétabliras pas : tu diras seulement ce que tu as entendu, et rien que cela pour ne pas commettre de faute. Et ce qu’on pourrait dire ou faire de mal devant toi, tu ne le diras pas, tu ne le mentionneras pas, tu ne le divulgueras pas tout de suite, même si quelqu’un te dit de le révéler, de le dire. Ou si quelqu’un te pose des questions sur ce qui a été fait ou dit devant toi, tu ne le lui diras pas, tu ne le révèleras pas si personne n’est au courant. Vas-tu par hasard te laisser ouvrir les entrailles comme le jeune épi, comme le tendre panache de maïs ? Les gens vont-ils regarder dans ton ventre ? Dans ton ventre, dans tes entrailles, c’est comme dans un coffre, dans une caisse, c’est bien attaché, c’est bien fermé. Laisse à d’autres le soin de le dire, de le révéler, de s’en occuper : il ne faut pas que ce soit toi qui le dises, qui le révèles, qui t’en occupes, ainsi tu ne feras pas la rencontre de la peine, des difficultés, des choses effrayantes, ainsi tu n’iras pas te mettre dans la souillure [xīxtli, cuitlatl : fumier, excrément]. Si tu ne dis pas, si tu ne mentionnes pas les choses comme elles sont, tu t’attireras des ennuis, de sorte que par on te feras beaucoup de mal, beaucoup honte, on te déchireras à belles dents.

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21) Et aussi, ne t’adonne pas à la médisance et à la calomnie [iztlactli, tēncualactli : salive, bave], cela n’est pas du domaine de ce qui est juste, de ce qui est bon [yēctli, cualli : juste, bon]. Par personne ne peut rester, vivre en société, cela entraîne, cela pousse les gens dans le mépris [axīxtli, cuitlatl : urine, excrément]. C’est bien mieux, c’est bien préférable si devant toi ont été dites, ont été proférées les belles paroles qu’il faut bien dire, qu’il faut bien proférer, qui sont irréprochables. Si tu les dis, tu ne les exagèreras pas, tu ne les grossiras pas ; si ce n’est pas conforme aux faits, tu ne les rétabliras pas : tu diras seulement ce que tu as entendu, et rien que cela pour ne pas commettre de faute. Et ce qu’on pourrait dire ou faire de mal devant toi, tu ne le diras pas, tu ne le mentionneras pas, tu ne le divulgueras pas tout de suite, même si quelqu’un te dit de le révéler, de le dire. Ou si quelqu’un te pose des questions sur ce qui a été fait ou dit devant toi, tu ne le lui diras pas, tu ne le révèleras pas si personne n’est au courant. Vas-tu par hasard te laisser ouvrir les entrailles comme le jeune épi, comme le tendre panache de maïs ? Les gens vont-ils regarder dans ton ventre ? Dans ton ventre, dans tes entrailles, c’est comme dans un coffre, dans une caisse, c’est bien attaché, c’est bien fermé. Laisse à d’autres le soin de le dire, de le révéler, de s’en occuper : il ne faut pas que ce soit toi qui le dises, qui le révèles, qui t’en occupes, ainsi tu ne feras pas la rencontre de la peine, des difficultés, des choses effrayantes, ainsi tu n’iras pas te mettre dans la souillure [xīxtli, cuitlatl : fumier, excrément]. Si tu ne dis pas, si tu ne mentionnes pas les choses comme elles sont, tu t’attireras des ennuis, de sorte que par on te feras beaucoup de mal, beaucoup honte, on te déchireras à belles dents.

0 22

22) Et si tu n’as pas agi selon la volonté de Dieu, quand bien même ce ne serait pas dans le dessein de nuite et de tromper [tēī, tēcua : boire, manger les gens] que tu as nui et trompé [tēī, tēcua : boire, manger les gens], tu auras à le payer, à cause de cela tu te briseras [xamāni, postequi] en ce monde ou dans l’autre. Tu n’en tireras aucun profit, tu n’y apprendras rien de plus, tu ne feras que souiller ta compréhension [īxtli, yōllòtli : yeux/visage, coeur], si tu agis ainsi.

0 22

22) Et si tu n’as pas agi selon la volonté de Dieu, quand bien même ce ne serait pas dans le dessein de nuite et de tromper [tēī, tēcua : boire, manger les gens] que tu as nui et trompé [tēī, tēcua : boire, manger les gens], tu auras à le payer, à cause de cela tu te briseras [xamāni, postequi] en ce monde ou dans l’autre. Tu n’en tireras aucun profit, tu n’y apprendras rien de plus, tu ne feras que souiller ta compréhension [īxtli, yōllòtli : yeux/visage, coeur], si tu agis ainsi.

0 23

23) Et aussi, ne te mets pas à parler des gens, ne t’adonne pas aux commérages [māquīzcōhuātl : serpent-bracelet deux têtes)], comme celui qui sème la discorde [chiquimolin : pivert]. Evite en toute occasion d’engendrer la discorde [tētzālan tēnepantla tēca : se coucher entre, au milieu des gens] ; évite en toute occasion de monter les gens les uns contre les autres, de les faire se quereller. Ne provoque pas la discorde [cōnteuh, caxteuh : (se heurter) comme des pots, des écuelles], ne démolis pas les gens, ne les défais pas. Peut-être l’ordre social [mōlcaxitl, chiquihuitl : molcajete, corbeille] est-il en place, peut-être peut-on boire et manger l’atole liquide et celui qui est un peu ferme, peut-être le pouvoir politique [petlatl, icpalli : natte, siège] est-il bien installé, peut-être les rites religieux [xōchitl, iyetl : (dons de) fleurs, tabac] sont-ils préparés comme il faut. Ne va pas, toi, répandre le mal, l’injustice, le péché [teuhtli, tlazolli : poussière, ordure] ; ne va pas toi, détériorer, salir le pouvoir politique [petlatl, icpalli : natte, siège], l’amitié, l’hospitalité, la prospérité, l’affection mutuelle. Car si tu agissais ainsi, tu n’en tirerais pas une vie digne, tu aurais à le payer un jour.

0 23

23) Et aussi, ne te mets pas à parler des gens, ne t’adonne pas aux commérages [māquīzcōhuātl : serpent-bracelet deux têtes)], comme celui qui sème la discorde [chiquimolin : pivert]. Evite en toute occasion d’engendrer la discorde [tētzālan tēnepantla tēca : se coucher entre, au milieu des gens] ; évite en toute occasion de monter les gens les uns contre les autres, de les faire se quereller. Ne provoque pas la discorde [cōnteuh, caxteuh : (se heurter) comme des pots, des écuelles], ne démolis pas les gens, ne les défais pas. Peut-être l’ordre social [mōlcaxitl, chiquihuitl : molcajete, corbeille] est-il en place, peut-être peut-on boire et manger l’atole liquide et celui qui est un peu ferme, peut-être le pouvoir politique [petlatl, icpalli : natte, siège] est-il bien installé, peut-être les rites religieux [xōchitl, iyetl : (dons de) fleurs, tabac] sont-ils préparés comme il faut. Ne va pas, toi, répandre le mal, l’injustice, le péché [teuhtli, tlazolli : poussière, ordure] ; ne va pas toi, détériorer, salir le pouvoir politique [petlatl, icpalli : natte, siège], l’amitié, l’hospitalité, la prospérité, l’affection mutuelle. Car si tu agissais ainsi, tu n’en tirerais pas une vie digne, tu aurais à le payer un jour.

0 24

24) Si quelqu’un t’envoie quelque part, et si là-bas tu te fais réprimander, ou si l’on dénigre qui t’a envoyé, tu n’iras pas pour cela te fâcher à ton tour, il ne faut pas que se redisent les mêmes choses [-tēnco, -camac hualpilcac : se pendre aux lèvres, à la bouche] que celles qu’il a dites contre toi, par lesquelles il t’a causé des ennuis quand tu y allais. Et quand tu seras revenu, si celui qui t’avait envoyé te pose alors des questions, s’il te dit : qu’as-tu fait tu allais, alors tu lui répondras par de belles paroles, paisiblement, tu ne lui diras pas tout de suite en quoi l’autre t’a causé des ennuis, ou le point sur lequel il a fait quelque réprimande, quelque critique à son sujet, tu ne le dévoileras pas. Et si tu lui disais tout de suite les choses comme elles sont, si tu le lui dévoilais tout de suite, peut-être alors ainsi les pousserais-tu à la querelle, les monterais-tu l’un contre l’autre : peut-être alors à la suite de cela se disputeraient-ils, se tueraient-ils. Et toi, le semeur de discorde, serais-tu content ? Aurais-tu bonne conscience ? Est-ce seulement alors que tu dirais : je n’aurais jamais parler ainsi, afin d’éviter qu’ils se querellent ! Si tu parles ainsi, apporteras-tu un remède ? Y feras-tu du bien ? A la vérité tu seras un semeur de discorde [māquīzcōhuātl : serpent-bracelet deux têtes)], [chiquimolin : pivert]. Ce qui est bien et juste, c’est que les ennuis que tu as eus, ou les observations que tu as pu faire sur ce qui se passe, tu les réfères, tu les rapportes en dehors de tout état d’emportement ou de ressentiment. Tu embelliras ton expression [cuicatl, tlàtolli : chant, parole] et ainsi tu en seras d’avantage aimé, tu vivras mieux en société.

0 24

24) Si quelqu’un t’envoie quelque part, et si là-bas tu te fais réprimander, ou si l’on dénigre qui t’a envoyé, tu n’iras pas pour cela te fâcher à ton tour, il ne faut pas que se redisent les mêmes choses [-tēnco, -camac hualpilcac : se pendre aux lèvres, à la bouche] que celles qu’il a dites contre toi, par lesquelles il t’a causé des ennuis quand tu y allais. Et quand tu seras revenu, si celui qui t’avait envoyé te pose alors des questions, s’il te dit : qu’as-tu fait tu allais, alors tu lui répondras par de belles paroles, paisiblement, tu ne lui diras pas tout de suite en quoi l’autre t’a causé des ennuis, ou le point sur lequel il a fait quelque réprimande, quelque critique à son sujet, tu ne le dévoileras pas. Et si tu lui disais tout de suite les choses comme elles sont, si tu le lui dévoilais tout de suite, peut-être alors ainsi les pousserais-tu à la querelle, les monterais-tu l’un contre l’autre : peut-être alors à la suite de cela se disputeraient-ils, se tueraient-ils. Et toi, le semeur de discorde, serais-tu content ? Aurais-tu bonne conscience ? Est-ce seulement alors que tu dirais : je n’aurais jamais parler ainsi, afin d’éviter qu’ils se querellent ! Si tu parles ainsi, apporteras-tu un remède ? Y feras-tu du bien ? A la vérité tu seras un semeur de discorde [māquīzcōhuātl : serpent-bracelet deux têtes)], [chiquimolin : pivert]. Ce qui est bien et juste, c’est que les ennuis que tu as eus, ou les observations que tu as pu faire sur ce qui se passe, tu les réfères, tu les rapportes en dehors de tout état d’emportement ou de ressentiment. Tu embelliras ton expression [cuicatl, tlàtolli : chant, parole] et ainsi tu en seras d’avantage aimé, tu vivras mieux en société.

0 25

25) Et ne va nulle part chercher la femme d’un autre [tēcuē, tēhuīpil motzotzona, mohuītequi : se frotter, se cogner à la jupe au huipil des gens], poursuis ton chemin bien paisiblement. On ne vit pas deux fois : ce n’est que brièvement, qu’un certain moment qu’on vient prendre sa place au soleil grâce à Notre Seigneur, puis c’en est fini sur terre.

0 26

26) Et évite de saisir inconsidérément, de convoiter inconsidérément toutes sortes de choses, de t’enrichir inconsidérément, de dépasser inconsidérément les autres. Ce qui ne t’est pas dû, ce qui ne te revient pas, ce qui ne t’est pas donné, tu ne le prendras pas pour toi, tu ne t’en empareras pas. Seul Dieu pare les gens, lui seul donne à chacun ce qui lui revient, ce qu’il doit recevoir. Ce que tu prendras pour toi, ce dont tu feras ta subsistance, c’est seulement ce qui t’est dû, ce qui te revient, ce qui t’est donné. C’est seulement quand Notre Seigneur t’a accordé quelque chose que tu dois rester, te tenir, demeurer avec. Et même tu ne le garderas pas, si tu es avisé tu vivras dans la pauvreté : par ce qui te revient sera accru, si Notre Seigneur l’accomplit à ton égard. Et si malgré tout tu le prends, personne n’aura rien à y redire, tu ne lèseras personne, car c’est ton bien, c’est ce qui t’est dû, c’est ce qui t’est donné. Mais si tu prends inconsidérément ce qui ne te revient pas, ce qui ne t’est pas donné, tu t’attireras par les ennuis et la honte, et tu te rendras détestable aux yeux de Notre Seigneur.

0 26

26) Et évite de saisir inconsidérément, de convoiter inconsidérément toutes sortes de choses, de t’enrichir inconsidérément, de dépasser inconsidérément les autres. Ce qui ne t’est pas dû, ce qui ne te revient pas, ce qui ne t’est pas donné, tu ne le prendras pas pour toi, tu ne t’en empareras pas. Seul Dieu pare les gens, lui seul donne à chacun ce qui lui revient, ce qu’il doit recevoir. Ce que tu prendras pour toi, ce dont tu feras ta subsistance, c’est seulement ce qui t’est dû, ce qui te revient, ce qui t’est donné. C’est seulement quand Notre Seigneur t’a accordé quelque chose que tu dois rester, te tenir, demeurer avec. Et même tu ne le garderas pas, si tu es avisé tu vivras dans la pauvreté : par ce qui te revient sera accru, si Notre Seigneur l’accomplit à ton égard. Et si malgré tout tu le prends, personne n’aura rien à y redire, tu ne lèseras personne, car c’est ton bien, c’est ce qui t’est dû, c’est ce qui t’est donné. Mais si tu prends inconsidérément ce qui ne te revient pas, ce qui ne t’est pas donné, tu t’attireras par les ennuis et la honte, et tu te rendras détestable aux yeux de Notre Seigneur.

0 27

27) Et aussi, si quelqu’un te parle, tu ne resteras pas à dessiner par terre, tu ne resteras pas à te livrer à quelque amusement, tu ne resteras pas à te taper les pieds l’un contre l’autre, tu ne resteras pas à mordiller ton manteau, à cracher, tu ne regarderas pas dans toutes les directions, tu ne te lèveras pas pour partir. Tout ce que je t’ai mentionné, si c’est ta façon d’agir, tu donneras par l’impression que tu es totalement dépravé, que n’as pas toute ta compréhension [īxtli, yōllòtli : yeux/visage, coeur]. C’est bien toi qui mériteras d’être abandonné avec rage, c’est bien à toi qu’échoiront les drogues [mixitl, tlapatl : plantes hallucinogènes], le pulque, les champignons que tu consommeras [ī, cuā : boire, manger], qui te feront tomber, qui te feront tout rater, qui t’empêcheront de comprendre que tu te jettes dans l’enfer [tlexōcuahco, tlecomālco : dans les braises, le comal], dans la perdition [ātoyāc, tepēxic : dans la rivière, le précipice], que tu te fourres dans les contraintes [tzohuazco, mecac : dans le lacet, la corde], qui t’empêcheront de t’apercevoir que tu vas rencontrer le châtiment [tetl, cuahuitl : pierre, bâton], la souillure [xīxtli, cuitlatl : excréments], qui feront que tu manques d’égards envers les autres, que tu te conduis comme un insensé [mochocholtia, mocuācuauhtia : se faire des pieds et des bois (de cerf)], comme un déséquilibré [in tōchtli, in mazātl īòhui : le chemin du lapin, du cerf], que tu entres dans les difficultés [zacatlâ, cuauhtlâ : dans le champ de paille, la forêt]. Si tu n’acceptes pas, si tu ne saisis pas le cri maternel, le cri paternel, si tu ne veux pas écouter ce qui te fait subsister, ce qui te fait vivre, c’est fini, c’en est fait de toi, malheureux, tu iras en fin de compte vers ta chute, tu iras en fin de compte à ta perte [coyōtl, tēcuāni īmāc : dans les mains du coyote, du fauve]. Il ne faudra pas que tu te fâches rétrospectivement, les devoirs envers toi auront été accomplis, les charges auront été assumées. En vérité ce sera que tu n’as pas saisi, que tu n’as pas reçu les pleurs, les larmes. En vérité ce sera que tu n’as pas tiré profit des réprimandes [-tech quipachoa in colōtl, in tzitzicaztli : presser sur soi le scorpion, l’ortie] qu’on te donnait manger]. Tu n’auras fait que rejeter, que repousser ce qui t’aurait fait prendre de la raison et de la maturité, tu n’y auras vu que punition [tetl, cuahuitl : pierre, bâton].

0 28

28) Et ne te vante pas [tlamana -īxco, -cpac : se présenter devant, au dessus-de] de ce dont Dieu t’a fait la faveur. Si cela te pousse à la méchanceté, à la moquerie, tu te comporteras de façon extravagante [tetech mocuā : se manger devant les gens], de sorte que tu ennuieras, tu chagrineras Notre Seigneur qui pourrait te porter encore plus haut.

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28) Et ne te vante pas [tlamana -īxco, -cpac : se présenter devant, au dessus-de] de ce dont Dieu t’a fait la faveur. Si cela te pousse à la méchanceté, à la moquerie, tu te comporteras de façon extravagante [tetech mocuā : se manger devant les gens], de sorte que tu ennuieras, tu chagrineras Notre Seigneur qui pourrait te porter encore plus haut.

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29) Et quand tu mangeras, tu ne regarderas pas les autres avec colère, tu ne leur laisseras pas rageusement la nourriture. Celui qui entre chez toi, tu lui donneras quelque chose manger), peut-être va-t-il affamé : ne serait-ce qu’une petite quantité, tu auras tout de même fait une bonne action. Si tu manges à côté de quelqu’un, tu ne le regarderas pas, tu resteras tête baissée. Tu ne mangeras pas à toute allure, afin de ne pas t’étouffer, de ne pas vomir : tu ne t’arrêteras pas le premier, tu t’arrêteras quand il se sera arrêté.

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30) Et si tu dois vivre avec quelqu’un, tu prendras soin de sa demeure, tu feras du feu, tu balaieras, c’est ainsi que tu subsisteras, que tu vivras, que tu auras boisson et nourriture chez les autres. Si tu ne fais que tout détériorer et salir, tu n’y resteras pas longtemps. Si tu vis bien, si tu fais bien ce que je t’ai dit, quand on te verra, par comparaison, on infligera un châtiment [tetl, cuahuitl : pierre, bâton] à celui qui ne vit pas bien, qui n’obéit pas à sa mère, à son père. Et maintenant c’est tout, par ces mots nous nous retirons, nous ta mère, ton père ; par ces mots nous te parons, nous te secouons, nous te vernissons de blanc, nous te pansons : tâche de ne pas les rejeter, de ne pas les mettre au rebut.

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